Percussionniste et interprète, Max Neuhaus (1939-2009) réalisait des œuvres plastiques silencieuses. Cet artiste historique, fondateur du « sound art », s’intéressait en effet à la façon dont le son se répercute dans l’espace, quel qu’il soit, modifiant ainsi notre perception spatiale.
« Notre perception de l’espace dépend autant de ce que nous entendons que de ce que nous voyons », rappelle-t-il. En 1966, il invente avec Listen la pratique du “soundwalk”, promenade collective où l’auditeur-promeneur est convié à écouter les sons de la ville dans des lieux choisis par l’artiste, et à éprouver ainsi l’espace qui l’entoure. Un principe similaire gouverne ses diptyques : composés d’un dessin et d’un texte en regard, ils évoquent la tenue puis la diminution du son dans la durée.
Neuhaus, qui a été l’un des premiers à fabriquer de la musique electronique « live » (1968), est aussi l’un de ceux qui a installé le son dans l’art contemporain. Il a aussi beaucoup fabriqué de réseaux radiophoniques. Mais ce qu’on connait le mieux de son travail, c’est, par exemple, ce bruit d’oiseaux qui apparait (ssait?) au coin d’une rivière dans le centre d’art contemporain de Kergehennec : oiseaux enregistrés restitués à un contexte soi-disant naturel, qui fait ainsi apparaître son caractère de « jardin de sculpture »…
pour en savoir plus, lisez notre article « Max Neuhaus, pionnier d’un art du son »
Dessins préparatoires (dans le cadre de Sonic Sketches)