Fin des années 1960, Gita Brys-Schatan est interpellée par le public des conférences qu’elle donne sur l’art contemporain, à la recherche d’un lieu approprié pour participer à des séminaires et des rencontres réflexives sur cette matière. Elle tira le constat qu’il n’existait alors nulle part un centre spécifique dévolu à la création émergente alors même que « son langage (comme le langage en général) était en jeu et que le problème de la communication se trouvait à l’ordre du jour » . De plus, elle était convaincue que « l’art, l’oeuvre, la création, peuvent et doivent concerner un public plus vaste, plus libre, moins orienté que celui qui hante les vernissages ou autres événements à écho relativement limité ».
La création d’un lieu où un public d’horizons variés pouvait accéder à une présentation pertinente du nouveau langage de l’art se révélait donc nécessaire à Bruxelles. La naissance de L’iselp répondait à une demande du public, fondée sur une lacune qu’il s’agissait de combler. Encore fallait-il concevoir en même temps qu’inventer une pédagogie adaptée à ces formes en pleine évolution. Gita Brys-Schatan était visionnaire sur ce plan, convaincue qu’ « il fallait que quelque part le substrat de l’œuvre et son approche perceptive fussent renouvelées », qu’il devenait « impérieux de re-situer l’art dans son contexte originel: la société, sa société. Et de l’appréhender désormais suivant des normes qui n’en seraient plus. C’est pourquoi il semblait pertinent de poser le problème du langage plastique au-dedans de la problématique de l’art ».
Depuis le XXe siècle, les artistes surprennent par leur inventivité formelle comme par les sujets abordés dans leurs œuvres. Aujourd’hui plus que jamais, l’initiation du public à l’art de notre époque reste un formidable défi à relever. En montrant et en expliquant la création actuelle, L’iselp contribue à la diffusion de la culture contemporaine et à la compréhension de notre présent à l’aide du regard porté par les artistes sur le monde d’aujourd’hui.
Jean-Paul Dessy propose un concert avec des compositions personnelles récentes avec son violoncelle céleste, ponctuées de traitements électroniques.