Le travail d’Alexis Destoop est centré autour de la question de l’image. Ses constructions à plusieurs strates, que cela soit la photographie, l’installation et le film, examinent les éléments composants le récit de l’histoire, l’expérience du temps et les processus d’identification et de la mémoire. En s’appropriant des archétypes visuels et des conventions de genre, questions au centre de son travail, il reconfigure et court-circuite les significations qui leurs son associées. Sa pratique prend source dans la photographie et est influencé par son expérience de l’art vivant, aussi bien que ses études de philosophie.
Il collabore souvent avec des auteurs, des interprètes et des musiciens. En faisant référence aux représentations classiques de la figure humaine, ses premiers travaux se focalisent autour des notions de durée et de performance, comme avec Usura (2001-2004) et Ecce (2003).
Les premiers films d’Alexis Destoop – I’m Happy Men (2005) et Pandora (2007) – examinent la construction narrative et le statut de la fiction. L’installation vidéo Dwelling (2006-2009) est une méditation sur « le lieu ». Ces dernières années le paysage est devenu son sujet principal, lequel est traité avec toutes ses significations et histoires stratifiées. Ce qui distingue le travail de Destoop est son intérêt pour l’artificialité du paysage : non comme un objet naturel sublime mais comme une construction humaine.
Dans son projet en cours 4 Directions of heaven, il examine les lignes de faille complexes et les dissonances révélées par des environnements précaires. Le premier chapitre de ce projet, Kairos (2009-2011) déploie un récit de SF où il revisite le désert australien, lequel résonne avec son histoire coloniale et l’omniprésence de l’industrie minière. Il commence à travailler sur le deuxième chapitre Northem Drift, qui pose un regard sur les développements actuels de la région arctique dans le contexte de la fonte des glaces.
Kaïros (2012), Pandora (2007)
Le Palais des Beaux-Arts de Lille organise une exposition d’envergure internationale intitulée « Les fables du paysage flamand au XVIe siècle ». A cette occasion, Flagey s’associe à ce projet et propose une déclinaison bruxelloise, multidisciplinaire et plus contemporaine de la thématique de l’exposition du 18 au 27 octobre 2012. Un film, commandé et réalisé par le vidéaste Alexis Destoop, reprenant des tableaux de l’exposition sera présenté et accompagné en ‘live’ par l’ensemble belge B’Rock sur des musiques de Cage et de Vivaldi le mercredi 24 octobre à 20h15.
Pour terminer cette dixième édition d’un festival riche en événements, City Sonic invite, en partenariat avec Flagey, le réalisateur Alexis Destoop à présenter son nouveau film Kairos (première belge, après avoir été présenté à la Biennale de Sidney – musique Oren Ambarchi et Stephen O’Malley) qui déploie un récit de SF sur le désert australien. En complément, sera également montré dans le foyer un film précédent Pandora (2007) (musique Oren Ambarchi) qui examine la construction narrative et le statut de la fiction.