Piqûres sonores
« Je dis que l’art sonore est l’art de l’écoute – je ne suis pas le seul, je ne suis pas seul. Je dis que l’art de l’écoute consiste à fouiller le paysage nécessaire où se tenir en éveil et aux aguets. Pour y appliquer un geste de formes renouvelées à l’encontre du monde où il va, c’est-à-dire en rétention contre la barbarie, le contôle et la discipline. Je dis que sa pratique consiste à non pas seulement donner la parole, la musique ou le bruit mais les rendre, rendre la parole à ceux qui ne l’ont pas, à ceux qui en ont été confisqués. Tendre l’oreille, il s’agit bien de cela : c’est une intensification et un souci, une curiosité et une inquiétude.
Il y aurait dans cette volonté quelque chose comme une manière de planter. Non pas enfoncer des micros, les buissons de propos ou de sons, mais les planter rapidement, à faible épaisseur de sol, de bitume ou de boue, et les transorter ailleurs pour les replanter encore. « Une pratique du riz », en somme (Gilles Deleuze) : un micro se pique sur le sol plus ou moins vaseux, se repique en un bond plus loin. Aucun enracinement, mais des piqûres… » F.S.
playlist (liste provisoire) : Parade, d’Eric Satie, O superman, Laurie Anderson, Ceci est un exercice de rêve, Hélène Cixous, Gay Guerilla, Julius Eastman, Un barrage contre le Golfe du Mexique, Frank Smith, Parler ne veut rien dire, Frank Smith, La pince à épiler, Bernard Heidsieck, A Pétrarque, Jonas Mekas
Production : City Sonic, La Médiathèque/le manège.mons dans le cadre du projet transfontalier Espace(s) Son(s) Hainaut(s) soutenu par le fond européen FEDER Interreg IV France-Wallonie-Vlaanderen