Fréquences antiques
Créée, en 2018, pour l’événement Digital Contemplation à l’abbaye de Villers-La-Ville, cette installation sonore interactive s’inspire d’une pratique architecturale courante dans les théâtres antiques et plus tard dans certaines églises. A l’époque, des vases étaient insérés dans les murs des bâtiments afin de transformer l’acoustique du lieu. Ces vases servaient de résonateur ou d’absorbeur de fréquences modifiant la qualité sonore des bâtiments. Partant de cette idée, une grande amphore, placée sur un socle à hauteur de bouche, récolte les chants des visiteurs. Chacun de ces chants sont enregistrés, transformés et diffusés par les haut-parleurs encerclant le visiteur. Chaque chant se métamorphose en une chorale personnelle puisque l’installation utilise l’enregistrement venant d’être créé. La chorale a sa propre mélodie et sa propre harmonie. L’expérience devient alors unique pour chaque chanteur en herbe.
Production : Raphaël Vens avec le soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles (arts numériques). En partenariat avec la FeBeME.
Chants aphasiques (2019) + Résurrection (2005)
Raphaël Vens propose un set électronique basé sur la voix, l’instrument le plus naturel, le plus centré sur le corps, et, probablement, l’organe à l’origine de la musique. Partant de sons des visiteurs collectés par l’installation interactive Fréquences antiques, les Chants aphasiques se déploient comme une chorale de l’humain. Ayant perdu la notion de langage, cette chorale explore le lien primal qui connecte les êtres humains les uns aux autres : le chant, le cri, indice du plaisir et de la douleur qui n’exprime plus que les émotions brutes et les sensations intimes. Résurrection, quant à elle, travaille la voix par l’histoire. Cette pièce a aussi pour origine une installation sonore. Elle tente de faire un pont entre le passé et le présent, par le biais de la musique, entre un compositeur contemporain et un compositeur du 16ème siècle, Nicolas Payen, qui a séjourné dans l’ancienne chantrerie réputée de la ville de Soignies. Les grincements de ce bâtiment vieux de cinq cents ans répondent aux chants polyphoniques qui tentent désespérément de s’extirper de l’oubli.
Production : Transcultures, Académie de musique de Wavre.
Biographie
Raphaël Vens découvre la musique électroacoustique en 1994 à l’Académie de Soignies. En 2000, après un cycle de cinq ans d’études (dont il sort premier), il recoit la médaille de la Ville. Il continue sa formation à Soignies avec Bruno Abt, ainsi qu’à Montbéliard (à l’École Nationale de Musique) avec Hans Tutschku, Jacopo Baboni Schilingi, Fred Voisin et Giacomo Platini. Il mélange les disciplines et les pratiques artistiques pour repousser les limites de la perception musicale. Il compose des musiques pour instruments et pour électronique dans des domaines aussi variés que le théâtre, le cinéma, la performance. Il s’intéresse au dispositif interactif en temps réel ainsi qu’à l’improvisation. Il travaille à la création d’installation d’art numérique. Il participe au groupe de recherche musicale PRISMA.